La sécheresse pousse à une meilleure gestion de l’eau

Les ministres de l’Écologie et de l’Agriculture plaident pour des usages sobres alors que 82 départements connaissent des restrictions.

Ce sont désormais 82 départements qui connaissent des restrictions d’eau. Autant dire presque toute la France. Et, parmi eux, une trentaine sont contraints d’arrêter les prélèvements jugés non prioritaires (lavage de voiture, arrosage de jardin, remplissage de piscine) et certains sont encore concernés par les restrictions agricoles.

Une situation qui a conduit les ministres de l’Écologie et de l’Agriculture à présenter une communication au Conseil des ministres pour «développer une politique de gestion durable de l’eau pour résoudre les situations de tensions hydriques». Les pistes sont bien connues: encourager les particuliers comme les entreprises à faire des économies d’eau et les agriculteurs à trouver des méthodes d’irrigation plus efficientes. Il s’agit également d’inciter les collectivités à améliorer la maintenance des réseaux et notamment à réduire la déperdition d’eau dans les quelque 850.000 kilomètres de canalisation qui parcourent le pays. Près du quart de l’eau qui circule dans les réseaux d’eau potable fuirait dans la nature. Les ministres envisagent également, «là où c’est nécessaire et durable», de réaliser des projets de stockage hivernal d’eau.

La France a beau connaître depuis la fin du mois de juillet des épisodes répétés de pluie, à l’exception notable des départements du sud de la France et tout particulièrement le pourtour méditerranéen, cela «ne sert que l’agriculture et les jardins », souligne Cyrille Duchesne, prévisionniste chez Météo Consult. En aucun cas cela ne permet de recharger les nappes phréatiques. Et les prévisions météorologiques pour les prochaines semaines tendent à montrer une persistance de ce «temps en dents de scie», explique encore Cyrille Duchesne.

L’hiver 2015-2016 n’avait pas été très pluvieux, mais c’est surtout l’hiver dernier qui a été particulièrement sec, ne permettant pas aux nappes phréatiques, qui servent de réserve, de se recharger. «Le déficit a été de 30 à 40 %», rappelle le prévisionniste. Si la pluviométrie retrouve des niveaux normaux l’hiver prochain (on considère que la recharge des nappes se fait entre octobre et mars), il n’est pas certain que les ministres se sentent encourager à maintenir en tête de leurs priorités leurs souhaits exprimés mercredi. Reste qu’ils le soulignent également dans leur communiqué: la situation exceptionnelle que connaît la France «pourrait devenir commune à partir de 2050, en raison du dérèglement climatique». Après le plan d’adaptation au changement climatique adopté sur la période 2011-2016, les ministres annoncent «l’élaboration d’un deuxième plan d’ici fin 2017». Pour peu que la pluie se fasse encore rare l’hiver prochain. Il y aura urgence.

DEPLACE DU FIGARO

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