La question des réfugiés s’invite dans la campagne allemande

A moins de deux mois du scrutin législatif du 24 septembre, le gouvernement Merkel ne parvient pas à tenir ses objectifs concernant l’expulsion des déboutés du droit d’asile.

Après l’avoir dominée en 2015 et 2016, l’immigration et la sécurité étaient passées au second plan de l’actualité allemande ces derniers mois. L’attaque au couteau qui a fait un mort et six blessés dans un supermarché de Hambourg, vendredi 28 juillet, les a remises au cœur du débat public, prenant de court les autorités, à qui sont posées des questions auxquelles elles auraient préféré éviter de devoir répondre à moins de deux mois du scrutin législatif du 24 septembre.

Ces questions sont les suivantes : comment l’auteur de l’attaque, Ahmet Alhaw, a-t-il pu passer à l’acte alors qu’il avait déjà été identifié par les services de renseignement comme un « cas suspect » montrant « des signes de radicalisation religieuse », ainsi que l’a reconnu Andy Grote, le ministre de l’intérieur de la ville-Land de Hambourg ? Pourquoi ce Palestinien de 26 ans, né aux Emirats arabes unis et arrivé en Allemagne début 2015 depuis la Norvège, n’avait-il pas été expulsé alors que sa demande d’asile avait été rejetée en novembre 2016 ?

Ces questions sont d’autant plus embarrassantes qu’elles ne sont pas nouvelles. Elles s’étaient déjà posées après l’attentat commis contre un marché de Noël de Berlin, le 19 décembre 2016 (douze morts et une cinquantaine de blessés), quand il fut révélé que son auteur, Anis Amri, un Tunisien de 24 ans arrivé en Allemagne en 2015, avait été placé sur la liste des 550 individus les plus dangereux du pays, que la police le soupçonnait de préparer un attentat et que sa demande d’asile avait été rejetée six mois plus tôt. Quinze jours après cet attentat, le plus meurtrier qu’ait connu l’Allemagne depuis celui perpétré par un néonazi à Munich, le 26 septembre 1980 (13 morts, 211 blessés), Angela Merkel avait demandé qu’un « effort national » soit engagé afin que « tout individu qui n’a pas le droit de séjour [soit] reconduit dans son pays d’origine ».

DEPLACE DU MONDE

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