La Defense sous le choc des reductions budgetaires

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Annoncées la veille du 14 Juillet, les 850 millions d’euros d’économies réclamées par Bercy aux armées en 2017 suscitent de l’inquiétude pour l’avenir. Emmanuel Macron a annoncé un effort pour 2018.

Douche froide», «coup de Jarnac budgétaire», «double claque»: les formules n’ont pas manqué pour qualifier l’annonce, le 11 juillet, d’une réduction de dépenses de 850 millions d’euros pour la Défense en 2017. Des économies qui concerneront essentiellement les programmes d’équipements, pourtant jugés cruciaux face aux «trous capacitaires» qui se profilent (ravitailleurs vols, navires patrouilleurs, hélicoptères…).

Les armées, déjà mises sous tension par leur engagement tous azimuts contre le terrorisme, auront ainsi à assumer à elles seules 20 % des 4,5 milliards d’économies censées contenir le déficit de l’État en 2017. Dans un contexte de forte menace, la Défense apparaît donc comme le principal ministère concerné par les coupes, devant l’Intérieur (526 millions), les Affaires étrangères (282) et loin devant… Bercy (268 millions). Jeudi soir, intervenant à l’hôtel de Brienne lors de la traditionnelle réception précédant la Fête nationale, Emmanuel Macron a confirmé ces mesures, en y ajoutant un «silence dans les rangs», pour faire taire la grogne. En revanche, le président de la République a voulu faire un geste, en annonçant que le budget serait porté l’an prochain à 34,2 milliards d’euros – contre 32,7 milliards cette année – dont 650 millions pour les opérations extérieures.

L’annonce du gouvernement a été d’autant moins bien vécue par les armées qu’elle est intervenue à quelques jours du 14 Juillet où les forces sont à l’honneur. «Une provocation», n’hésitaient pas à dire certains militaires, légitimement prompts à considérer que, n’étant pas susceptibles de manifester dans les rues, ils se voient une nouvelle fois mis à contribution bien plus qu’à leur tour. La «remontée en puissance» de la Défense, décidée après les attaques terroristes de 2015 et à peine amorcée, pourrait bien rester lettre morte.

Dans une interview à Ouest France, le chef de l’État a réaffirmé jeudi sa promesse de campagne de porter les ressources de la défense à 2 % de la richesse nationale en 2025 – hors pensions et surcoût des opérations extérieures (Opex) -, soit un budget de 50 milliards d’euros. Mais la plupart des observateurs s’interrogent sur la capacité d’atteindre cet objectif, ce qui exigerait plus de 2 milliards d’euros supplémentaires par an. On en est encore assez loin, en dépit des promesses faites jeudi soir.

Les réactions ont été nombreuses. Sonnant la charge, le président (LR) du Sénat, Gérard Larcher, a déploré mercredi des «annulations de crédits d’une ampleur inédite». Pour sa part, l’ex-premier ministre Jean-Pierre Raffarin a estimé que le gouvernement commettrait «une faute» en s’en prenant aux crédits de la Défense. «Nous avons plus de 30 000 hommes engagés dans des opérations (…) extrêmement difficiles, épuisantes, avec des équipes qui n’ont pas toujours les moyens de leur combat», a souligné M. Raffarin. Un général de l’armée de terre s’alarmait récemment: «Deux tiers de nos matériels ont plus de 40 ans (véhicules de l’avant blindé, engins blindés AMX 10RC).» Et il ajoutait: «Chaque régiment ne dispose plus que de 30 % de ses véhicules majeurs, dont beaucoup ne sont pas instantanément disponibles. (…) Nous atteignons les limites du modèle.»

Même dans le camp gouvernemental, les dents grincent. Gwendal Rouillard, député LREM du Morbihan, juge «inacceptables» les propositions de Bercy pour 2017.

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